En effet c’est, sur la proposition du député socialiste français Daniel Mayer et avec l’accord du ministre du travail, le communiste Ambroise Croizat, en avril 1947 que le 1^er mai devient un jour férié. Cependant l’histoire remonte à très longtemps.

A l’origine de ce jour où nous jouissons tous du repos, beaucoup de sang a coulé mais de belles phrases aussi ont laissé leurs traces gravées sur les stèles des cimetières.

Les premières luttes ont vu le jour en 1884 aux États-Unis quand les principaux syndicats ont entamé leur plan d’action contre les 70 heures de travail par semaine. Ils ont commencé alors un premier mai pour revendiquer une limitation de 8h de travail par jour. Le choix du jour n’était pas confié au hasard mais bien au contraire. C’était le jour où l’on entamait l’année comptable chez un grand nombre d’entreprises américaines à l’époque.  

Cette lutte qui a duré 2 ans n’a pas répondu aux attentes de tous les travailleurs. Certains estimaient qu’il était temps de commencer les manifestations pour faire pression. Malheureusement, la force de pression s’est renversée pour étouffer leurs voix et les plonger dans le plus profond des silences laissant derrière eux leurs dernières paroles comme seule preuve de leur combat.

 «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui» fut également l’une des dernières paroles d’Augustin Spies, l’un des condamnés à perpétuité.

Meanwhile in France :

En 1848 et plus exactement le 2 mars, un Gouvernement provisoire fixe la journée de travail à 10h à Paris et 11h en province. Mais le décret fut aussitôt supprimé le 9 septembre de la même année à cause de la pression patronale.

Ceci a fait naitre un appel plus large aux manifestations. Cette fois ci, dans tous les pays et toutes les villes et à la même date ! Sauf que lesdites manifestations finissent par tourner au drame. De ce fait, la journée du 1^er mai s’est imprégnée du caractère revendicatif des évènements pour devenir l’incarnation de la lutte des ouvriers.

Un brin d’espoir après la guerre :

On arrive maintenant au 28 juin 1919, la fameuse date du traité de paix signé à Versailles et dont l’un des articles déclarait « l’adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n’a pas encore été obtenue».

Ceci encouragea les ouvriers à diversifier leurs revendications jusqu’à faire du 1^er jour de mai une journée chômée. D’abord en Russie sous le régime de Lénine, puis petit à petit, l’initiative se voit répondre un peu partout au monde. Et parfois avec des versions meilleures. En Allemagne nazie, elle devient une journée chômée et payée pour la première fois.

Aujourd’hui, la journée est fériée dans plusieurs pays comme le Maroc, la Belgique, l’Allemagne, la France, le Sénégal, l’Italie, l’Espagne, le Luxembourg, le Brésil, ou le Burkina Faso.

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