Mohamed Abdennabaoui, Président du Bureau du Procureur général, a parlé du nombre alarmant de mariages d’enfants au Maroc lors de l’ouverture d’une conférence de deux jours sur le mariage des mineurs le mardi 29 octobre à Marrakech.

Abdennabaoui a annoncé que les tribunaux ont enregistré 33 686 demandes de mariage d’enfants en 2018.

Cité par la chaîne de télévision marocaine, 2M, le procureur a déclaré que ce chiffre ” soulève des questions sur les mesures prises sur ces demandes par les différents services judiciaires, y compris les parquets “.

Il a rappelé que le ministère public avait publié plusieurs circulaires, dont la circulaire no 20 relative au mariage des enfants.

Le procureur a déclaré que les circulaires appelaient les institutions judiciaires à “ne pas hésiter” à rejeter toute demande de mariage qui ne tiendrait pas compte des intérêts du ou des mineurs concernés.

M. Abdennabaoui a ajouté que le ministère public mène actuellement une étude sur la question du mariage des mineurs. L’étude mènera une enquête d’urgence sur la question dans le but de lutter contre ce phénomène.

L’étude vise également à aborder tous les moyens qui contournent la loi pour ” légaliser le mariage des enfants “.

Il abordera également les aspects juridiques et judiciaires soulevés en relation avec la violence sexuelle, le mariage forcé, la violence domestique et d’autres questions liées au mariage des enfants.

Actuellement, les mariages d’enfants peuvent être légalisés au Maroc si la famille obtient une dérogation pour le mineur.

Le nombre de demandes de dérogation pour les mineurs est passé de 38 331 en 2007 à 41 669 en 2015, selon le Haut Commissariat à la planification (HCP) du Maroc au début de cette année.

Selon une étude de l’organisation “Droit & Justice”, 30 000 mineures se marient chaque année au Maroc.

L’organisation a révélé en janvier que sur les 33 253 contrats de mariage signés en 2009 et 35 152 en 2013 au Maroc, 30 000 concernaient des femmes de moins de 18 ans.

L’étude cite l’influence des coutumes traditionnelles comme principale raison de l’augmentation du nombre de mariages d’enfants au Maroc.